Instaurer un guichet de restructuration

Ce déséquilibre caractérisé par une sous-capitalisation tient plus à la nature du tissu industriel composée, pour l’essentiel, de PME de type familiale présentant une santé financière précaire contracté sous l’effet conjuguée d’une gestion peu transparente, d’un environnement instable, d’une forte pression fiscale et de difficultés d’accès aux sources de financement. Le risque d’une cessation de paiement devient d’autant plus élevé que l’entreprise éprouve des difficultés à disposer des garanties nécessaires, exigées par les banques pour faire face à une situation de déficit de trésorerie structurel.

La frilosité des banques à financer les PME pousse le plus souvent ces dernières à recourir à des solutions inadaptées, à l’autofinancement de leurs investissements ou à contracter des prêts à des taux beaucoup trop élevés pour garantir une réelle rentabilité des opérations programmées. .

L’expérience de la phase pilote du Bureau de Mise à Niveau confirme cette tendance. Deux tiers des dossiers approuvés par le Comité de pilotage font l’objet d’une réserve de restructuration comme pré requis à toute opération de mise à Niveau.

C’est fort de ce constat que le Comité de pilotage du BMN, composé de représentants des banques de l’Etat et du secteur privé, a décidé de saisir les pouvoirs publics pour encourager la mise en place d’un guichet restructuration afin de donner plus d’atout aux entreprises engagées pour relever le défi de la compétitivité. Mis à part les avantages directs pour les entreprises, l’intérêt réside dans la possibilité d’élargir le vaste champs de la mise à Niveau : le plan de restructuration portant principalement sur les ajustements structurels et financiers. Il peut s’agir de renforcement de capitaux propres, de consolidation du fonds de roulement, de réduction du volume des stocks, de maîtrise des créances sur la clientèle ou de financement des investissements sur ressources stables. La restructuration peut aussi porter sur la reconversion ou l’arrêt d’activités non viables. Elle doit permettre à l’entreprise de retrouver sa rentabilité.

Cette décision du Comité de Pilotage reste similaire aux pratiques constatées dans la majorité des programmes de mise à niveau, notamment celui de la Tunisie qui a servit de modèle pour le Sénégal. Cette dimension est bien prise en compte dans le cadre du Programme de Restructuration et de Mise à Niveau de l’Industrie des Etats Membres de l’UEMOA.