INTERVIEW : Moustapha SEYE DG de DIPROM

 

« La mise à Niveau est une culture. Il est important d’accepter de se remettre en question… »

Avec 270 emploies permanents et 115 temporaires, le groupe « Distribution de Produits Métalliques » DIPROM est spécialisé dans l’industrie métallique et la distribution de gaz. Elle dispose de 3 sites de production dont DIPROM qui produit du fer rond, SITRA dont le métier est la production de bouteilles de gaz et Touba GAZ spécialisé dans l’emplissage, la distribution et le transport de gaz. Depuis 2004, ce groupe est engagé dans un processus de mise à niveau qui lui permettra à terme de doubler sa capacité de production, d’améliorer sa rentabilité financière et commerciale, et d’accroître ses standards de qualité. Entretien avec le Chef d’entreprise qui a su relever le pari de la compétitivité.

1- Monsieur le Directeur, votre entreprise n’a pas été parmi les premières à adhérer au Bureau de Mise à Niveau et pourtant elle enregistre, aujourd’hui, un des meilleurs taux de réalisation de son plan. Qu’est ce qui vous a fondamentalement motivé ?

J’ai eu connaissance du Bureau de Mise à Niveau par l’intermédiaire d’un ami qui se trouve être actuellement le consultant qui nous assiste dans la mise en place d’un système qualité. Je me suis approché du Bureau de Mise à Niveau pour avoir des d’information complémentaires et cela m’a accroché.
En réalité, je me suis véritablement engagé lorsque j’ai lu le rapport diagnostique du consultant qui m’a permis d’identifier les dysfonctionnements de l’entreprise et de mesurer les efforts à faire pour être plus compétitif. Auparavant nous avons déjà eu à procéder à des audits, mais il faut reconnaître que la mise à niveau, c’est tout chose. La différence, c’est l’accompagnement dont nous avions bénéficié de la part du BMN qui a formé et encadré nos consultants et qui leur a donné une démarche précise à suivre. Il a eu également des réunions ponctuelles qui nous ont permis de faire, à temps, les ajustements nécessaires.

2- Quel avantage comptez- vous tirer de la réalisation de votre plan de mise à niveau en terme d’amélioration de la compétitivité et de positionnement concurrentiel ?

Nous sommes devenus plus compétitifs. La mise à niveau nous a permis d’accroître notre capacité de production. Actuellement, je produis en moyenne 20 000 bouteilles par mois comparativement à avant ou j’avais X bouteilles et je suis sûr que je peux aller au-delà, avec 25 000 bouteilles, si j’investie dans une machine plus performante.
Nous avons aussi automatisé la production pour atteindre nos objectifs et pour nous mettre dans les meilleures dispositions pour satisfaire la demande nationale et sous régionale. Nous sommes actuellement présents dans nombre de pays africains comme le Mali, la Gambie, la Guinée, le Tchad… La mise à niveau va nous permettre de gagner de nouvelles parts de marché dans la sous- région en dépit de la forte présence des tunisiens et des marocains. Avec la certification ISO que nous sommes entrain de mener, nous serons reconnus au plan international. Ceci nous motivera pour améliorer nos standards de qualité et pour augmenter nos ventes. Figurez- vous que nous avons raté 2 appels d’offre en Mauritanie juste parce nous n’avions pas notre certification ISO !

3- Comme toute opération de changement, la mise à niveau va de pair avec des contraintes et des opportunités à saisir. Quels sont d’après vous les éléments moteurs pour réussir une démarche de mise à niveau ?

Pour le cas de DIPROM, par la grâce de Dieu, nous avons une bonne santé financière qui nous met à l’abri des difficultés d’accès au financement des entreprises.
La mise à niveau est une culture. Il reste important d’avoir une bonne capacité d’écoute et d’accepter de se remettre en question pour aller vers des solutions. Dans l’élaboration du plan de mise à niveau, il ne faut pas tout contester et considérer le Bureau de Mise Niveau comme un partenaire dont il faut abuser des conseils. Ce sont les exigences de de qualité du rapport qui nous ont finalement aidé à réussir. Il est important de rester ouvert à la critique.
Il est tout aussi important d’être à l’écoute de ses collaborateurs et de leur permettre d’émettre leurs points de vue, car c’est eux qui, en définitive, sont sur le terrain. Quand, il y a des problèmes, ils sont bien placés pour l’analyser correctement. Il faut sensibiliser le personnel, l’associer et lui expliquer pourquoi les objectifs ne sont pas atteints et comment on peut redresser les choses. Sa participation est primordiale.

4- Le Sénégal est le premier pays en Afrique subi -saharienne à s’engager dans une démarche de mise à niveau, quelles améliorations devront être apportées pour favoriser l’accès à un plus grand nombre d’entreprises ?
L’accès à un plus grand nombre ? Pourquoi pas ? Personne ne le regrettera ! Je constate qu’il y a de plus en plus d’entreprises qui souhaitent adhérer au programme. L’opération est avantageuse. On est au moins fixé sur ses points forts et ses points faibles.

5- Mise à part la transformation et la vente de fer, votre entreprise est spécialisée dans la distribution du Gaz butane. Comment comptez-vous contourner les difficultés d’approvisionnement constatées actuellement ?

On y a pensé. Nous sommes entrain d’accroître notre capacité de stockage. Avec une bonne politique d’approvisionnement, le problème ne se posera plus.

Propos recueillis par Poulméry BA